Fondé en 2016, Highline Beta est un venture studio basé à Toronto qui possède une feuille de route impressionnante. Le studio se distingue par son implication avec les grandes entreprises. En fait Highline Beta dispose d’une structure opérationnelle hybride qui comprend un fonds de capital de risque traditionnel et qui fournit des services opérationnels à des entreprises en Corporate Venture Studio (CVS). Il compte parmi ses clients des entreprises comme la RBC, Clogate-Palmolive, Green Shield Canada, Morneau Shepell et plusieurs autres.

Tout commence chez Highline par une idée. L’idée peut provenir du sein même du studio ou d’un(e) fondateur(rice) potentiel(le) qui fait une proposition. Une fois l’idée acceptée, ils concentrent ensuite leurs efforts sur la validation du problème grâce à des recherches primaires et secondaires. Cela comprend des entretiens avec les utilisateurs, une analyse concurrentielle et du marché, entre autres. S’ils estiment que le problème est à ce point significatif et non résolu, ils font passer l’idée à l’étape de validation préliminaire de la solution. Avant de construire un produit réel, ils créent des simulationet des prototypes pour tester la demande. Par exemple, ils peuvent lancer une page de destination (landing page) et des annonces pour tester les propositions de valeur. Ils peuvent également créer un prototype « cliquable » et le montrer à des clients potentiels afin de garantir des lettres d’intention. Leur objectif lors de cette deuxième phase est de renforcer la conviction autour de la solution (et par extension, de l’opportunité) et d’établir une feuille de route pour ce qui doit être construit.

Voici un bref aperçu des questions clés qu’ils cherchent à résoudre avant d’incorporer la société :

• Le problème est-il suffisamment important/douloureux pour un utilisateur ou un groupe d’utilisateurs spécifiques ?
• Avons-nous identifié les adeptes de la première heure (early adoptors) et ce qui les rend uniques ?
• Savons-nous quelle pourrait être la solution potentielle ?
• Connaissions-nous la proposition de valeur clé de la solution et pourquoi cela importe/résonne avec les adeptes de la première heure (early adoptors) ?
• Avons-nous une idée du modèle économique potentiel et de la volonté de payer ?
• Croyons-nous avoir un avantage concurrentiel ou un avantage indu (unfair advantage) ?
• Avons-nous une entreprise partenaire potentiellement intéressée par cette opportunité ?

Une fois le processus d’idéation complété, les fondateurs sont recrutés par le biais de plusieurs méthodes, mais principalement grâce à leur réseau. L’équipe de Highline Beta rencontre sur une base journalière des entrepreneurs, l’objectif est de les rencontrer avant qu’ils n’aient constitué leur société ou démarré leur startup pour voir s’ils correspondent bien à la culture et aux valeurs du studio. Ils organisent également des événements et possèdent une petite communauté de fondateurs, Founder Pool, qui permet au studio de maintenir le contact avec les fondateurs au fil du temps. Des offres d’emploi pour des « Fondateur en résidence » sont publiées occasionnellement par le studio, lorsque la situation le requiert.

En ce qui concerne le financement, Highline Beta investit jusqu’à 1 million de dollars dans chaque start-up jusqu’à la série A.

Entrevue avec Marcus Daniels, PDG et Associé fondateur de Highline Beta

Marcus Daniels est partenaire fondateur et PDG de Highline Beta, cofondateur et ancien PDG de Highline VC, ancien directeur général d’Extreme Startups, et ange investisseur depuis plus de 7 ans. Il a plus de 20 ans d’expérience en tant qu’entrepreneur en série et directeur d’exploitation de nouvelles entreprises, avec un palmarès impressionnant d’investissements en préamorçage. Il est titulaire d’un MBA de la Smith School of Business de l’Université Queen’s et d’un BA de l’Université McGill.

1. Qu’est-ce qui vous distingue des autres acteurs (VC, studios, accélérateurs, etc.)?

Les venture studios financent et accompagnent les startups dès leur création. Cela signifie qu’ils doivent être prêts à s’impliquer activement pour aider les fondateurs dans les premières étapes du processus soient; la validation, la création d’un produit minimum viable (MVP) et une mise en marché le plus rapidement possible, et cela tout en fournissant les ressources financières nécessaires.

Highline Beta collabore avec les fondateurs dès le premier jour et consacre six à neuf mois à fournir un soutien très pratique grâce à des membres seniors de l’équipe. Cela comprend les associés fondateurs, Marcus Daniels et Benjamin Yoskovitz, ainsi qu’un responsable de la technologie, un responsable du design et un responsable de la croissance, qui travaillent quotidiennement avec les fondateurs pour développer et lancer le produit minimum viable (MVP), et non pas simplement conseiller ou organiser des heures de bureau. Notre fonds de capital de risque chez Highline Beta, soutenu par des institutions, peut investir jusqu’à 500 000 dollars dans une startup la première année. Contrairement aux accélérateurs, qui sont généralement des programmes de trois mois avec un grand groupe de startups, nous nous concentrons sur une seule startup à la fois et travaillons en étroite collaboration avec elle.

2. Les grandes entreprises semblent avoir beaucoup d’intérêt pour ce concept. Constatez-vous cet enthousiasme ? Si oui, pouvez-vous expliquer comment cet intérêt se manifeste (par exemple, en tant que LP, co-investisseur, client, etc.) ?

Les grandes entreprises montrent un intérêt croissant pour le concept de venture studio, car ce type de modèle leur offre une approche pour créer de nouvelles entreprises (en interne ou en externe) qui correspondent directement à leur activité principale. Le capital de risque d’entreprise (CVC) peut également jouer ce rôle (c’est-à-dire trouver des startups dans lesquelles investir qui correspondent à leur stratégie), mais un venture studio le fait dès les premières étapes et donne aux entreprises partenaires l’occasion de façonner les nouvelles entreprises en cours de création.

Chez Highline Beta, nous constatons un intérêt croissant des grandes entreprises pour le modèle de studio. Cet intérêt se concrétise sous plusieurs formes : à titre de clients, de commanditaires (LPs) et co-investisseurs. Le modèle de studio est particulièrement intéressant pour les entreprises qui cherchent à investir dans de nouvelles startups en tant que LPs ou co-investisseurs à un stade précoce (préamorçage et amorçage), alors que la plupart des CVC sont destinés à des transactions aux stades ultérieurs, généralement de série A et au-delà. Certaines de nos entreprises partenaires cherchent également à créer leurs propres studios, ce que nous pouvons les aider à faire.

3. Quels sont les avantages de ce concept pour vous ?

Notre objectif est de rassembler tous les « ingrédients » nécessaires pour créer et lancer une startup avec succès. Chaque startup a besoin d’un fondateur exceptionnel (et éventuellement d’une équipe fondatrice), d’un problème validé, d’un produit minimal viable (MVP), d’une stratégie de mise sur le marché et des ressources financières nécessaires à son exécution. Le modèle de venture studio consiste à rassembler ces éléments dès les premières étapes du processus. Il s’agit de la combinaison optimale de personnes, d’expertise et de capital pour construire et financer des start-ups de qualité.

4. Quels sont les défis que vous ou votre organisation avez rencontrés (coûts, founder flow, etc.) ?

Créer des startups n’est pas une tâche aisée. Cela nécessite d’importantes ressources et comporte un certain niveau de risque. Il faut trouver la combinaison idéale de nombreux éléments pour que cela fonctionne. Par exemple, nous avons traversé des phases de validation pour explorer de nouvelles idées, seulement pour les réfuter par la suite et devoir tout recommencer depuis le début. Il arrive fréquemment que nous devions faire plusieurs tentatives avant d’obtenir le niveau de validation et de conviction suffisant pour décider d’aller de l’avant avec une idée ou un concept, de lancer et de financer une nouvelle startup.

Nous comparons souvent ce processus à un puzzle. Vous disposez d’un tas de pièces qui s’emboîtent, mais vous n’avez pas encore trouvé comment les assembler toutes correctement. Et parfois, il manque une pièce. Il peut s’agir d’un mauvais alignement entre le fondateur et le marché (où le fondateur ne correspond pas à l’idée que vous explorez), ou vous pouvez perdre un partenaire d’entreprise en cours de route, etc. La question essentielle est de savoir si vous pouvez persévérer face aux défis afin de créer des entreprises exceptionnelles.

5. Quelles sont les prochaines étapes pour votre organisation ?

Nous continuerons à créer et à financer 4 à 5+ start-ups par année, selon deux grands axes : le bien-être financier pour tous et la création d’opérations durables et résilientes. Ce sont deux domaines majeurs sur lesquels nous mettons l’accent, où nous avons déjà créé et financé de nombreuses startups en collaboration avec nos partenaires d’entreprise.

Nous poursuivrons notre approche du venture studio en l’affinant et en l’améliorant au fur et à mesure. On ne cesse jamais d’apprendre et d’itérer lorsqu’il s’agit de créer des startups.

Nous continuerons à lever des fonds pour Highline Beta afin d’avoir les ressources financières nécessaires pour financer les startups que nous créons. Et nous continuerons à soutenir notre portefeuille du Fonds 1 à mesure qu’il commence à se développer.

6. Parmi vos start-ups, laquelle devrait-on surveiller dans les mois à venir, et pourquoi ?

Nous croyons que toutes nos startups méritent d’être suivies dans les mois à venir, ce qui rend difficile le choix d’une seule. Voici donc quelques exemples :

Parachute : Une entreprise dédiée au bien-être financier, qui accompagne les individus dans la consolidation de leur dette, l’obtention de remises en argent, et l’élaboration d’un plan de rétablissement financier. La société possède déjà une base solide de clients actifs et poursuit sa croissance. Elle apporte une solution concrète à un problème réel du marché, tout en aidant ceux qui peinent à obtenir une assistance suffisante des banques et souhaitent éviter les prêts à haut risque.

Requity Homes : On parle beaucoup d’accès à l’habitation présentement. Requity est une plateforme de location-vente qui facilite l’acquisition d’une première maison pour les individus. L’entreprise a récemment obtenu du financement pour accélérer l’achat de biens immobiliers et est sur le point d’exercer un impact substantiel sur le marché immobilier canadien.

Moselle : Une startup SaaS qui développe un logiciel de gestion automatisée d’inventaire pour de petites entreprises de commerce électronique. Les clients de Moselle manquent de ressources et de sophistication pour améliorer leur fonctionnement et, par conséquent, leur expansion. Moselle résout ce problème grâce à la technologie et à l’intelligence artificielle.

Pour en savoir plus sur Highline Beta, visitez  Highlinebeta.com

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