Répertoire des nouvelles |
|
Aperçu du marché québécois du capital de risque et du capital de développement pour 2021
Les résultats de 2021 confirment un retour à des niveaux d’investissements importants, mais la vigilance est de mise
Réseau Capital et son centre d’expertise en capital d’investissement présentent le rapport trimestriel des activités de l’industrie du capital d’investissement au Québec. Produit en collaboration avec le CVCA (Canadian Venture Capital Association), ce rapport offre une vue détaillée des investissements en capital de risque (CR) et en capital de développement (CD) au Québec pour l’année 2021. Il présente une revue des activités d’investissements privés au sein des entreprises québécoises par types d’investissements, secteurs d’activités, stades et tailles d’investissements.
Les données consolidées de l’année 2021 confirment la tendance observée lors des premiers trimestres d’un retour au niveau d’investissements importants atteints en 2017 et 2019, tant pour le nombre de transactions que pour le capital investi. Ces investissements ont directement contribué à la relance économique grâce à des transactions totalisant de plus de 12 G$ dans les entreprises du Québec, dont plus de 9 G$ en capital de développement, en ligne avec les investissements de 2017 et 2019, et près de 3 G$ en capital de risque avec une croissance très importante et atteignant un niveau historique, représentant 23 % des investissements totaux en 2021, comparés aux 14 % des années précédentes. Ces bons résultats proviennent à la fois d’un rebond suite à des investissements moins soutenus en 2020, et de la poursuite de la croissance du capital d’investissement observée au cours des dernières années dans le financement de nos entreprises.
S’il s’agit de bonnes nouvelles à court terme pour les entreprises et l’économie du Québec, ce résultat ne doit pas masquer une réalité plus complexe et les préoccupations importantes de notre industrie face aux enjeux des cycles de financement. L’incertitude économique et géopolitique, la forte inflation, et les perspectives incertaines pour les marchés appellent en effet à la prudence. Le dernier trimestre de 2021, avec un fléchissement en capital de risque, montre déjà les signes de ce ralentissement et des préoccupations face aux besoins de refinancement. Dans un contexte où le retour au marché pour les fonds pourrait s’avérer complexe, des impacts sur le financement des entreprises pour 2022 et les années suivantes sont possibles.
« Il importera de demeurer vigilant au cours des prochains mois et de mettre en place avec les partenaires de cet écosystème les mesures nécessaires qui permettront au capital privé de continuer de jouer pleinement son rôle dans la création de richesse au Québec », a expliqué Guillaume Caudron, président-directeur général de Réseau Capital.
Continuant sur la lancée du début de l’année, le capital de risque a poursuivi sa croissance, malgré un net ralentissement au quatrième trimestre. Tant pour les montants investis que pour le nombre de transactions, 2021 est une année record en capital de risque au Québec. En effet, 2,8 G$ ont été investis lors de 189 transactions, représentant près du triple des investissements totaux en 2020 et du double de l’année 2019. La performance du Québec en 2021 est soutenue par plusieurs transactions importantes, telles que les investissements dans Blockstream (265 M$), Alayacare (225 M$), Hopper (215 M$), Payfacto (150 M$), QScale (145 M$) et Ventus Therapeutics (126 M$).
En ce qui a trait au capital de développement, le Québec maintient sa position de tête au Canada. En 2021, nous avons enregistré des investissements de 9,3 G$ et 481 transactions. Bien que le volume de transactions au quatrième trimestre soit un record, les montants investis sont moindres qu’aux deux précédents trimestres, tout en demeurant élevés sur une base historique. Le Québec demeure la province la plus active avec plus de la moitié des montants investis en capital de développement, et près des deux tiers des transactions au Canada. Les activités en capital de développement au Québec se concentrent principalement sur des transactions sous forme de dettes et de prises de participations minoritaires, et moins sur les transactions de type rachats. Traditionnellement, le secteur industriel et manufacturier demeure en tête pour le nombre de transactions, mais d’autres secteurs comme le commerce de détail et les TIC se distinguent par les montants investis.
Faits saillants en capital de risque :
- Avec 189 transactions totalisant 2,8 G$, l’activité en capital de risque atteint des niveaux records en 2021, tant en nombre de transactions qu’en montants investis.
- Pour l’ensemble de l’année, le secteur des TIC a connu une très bonne performance, avec 1,8 G$ investis dans le cadre de 107 transactions. Le secteur des sciences de la vie a aussi connu une année record avec 570 M$ de capital investis lors de 39 transactions.
- Près de la moitié des montants investis depuis le début de l’année l’ont été en post-démarrage (24 transactions pour 1,3 G$), bien que le quatrième trimestre (7 transactions pour des investissements de 50 M$) ait été particulièrement faible. Les phases d’amorçage (97 transactions pour 220 M$) et de démarrage (556 transactions pour 1 G$) ne sont pas en reste, établissant des records historiques en ce qui concerne les montants investis.
- Au cours de l’année, 21 sorties en capital de risque ont été réalisées. Au quatrième trimestre, on recense 6 nouvelles sorties, dont la sortie remarquée de COVEO lors d’un PAPE, qui s’ajoutent à celle des trimestres précédents, notamment l’acquisition de Flinks par la Banque Nationale, l’introduction sur le TSX au premier trimestre de Dialogue ainsi que l’acquisition de Moka Financial Technologies par Mogo.
Faits saillants du capital de développement :
- En 2021, 481 transactions représentant des investissements de 9,3 G$ au travers du Québec ont été conclues. Bien que le volume de transactions au quatrième trimestre soit élevé, les montants investis sont moindres qu’aux deux précédents trimestres, tout en demeurant élevés sur une base historique.
- Le Québec concentre 60 % des transactions canadiennes en capital de développement, devant l’Ontario (23 %) et la Colombie-Britannique (6 %), et représente 51 % des montants investis. Le Québec se distingue, notamment de l’Ontario, par une forte concentration de son activité en capital de développement sur des transactions sous forme de dettes et de prises de participations minoritaires, ainsi qu’une activité moins soutenue sur les transactions de rachats et d’ajouts (qui représentent seulement 7 % des transactions au Québec contre 51 % en Ontario).
- Le secteur industriel et manufacturier continue d’attirer un nombre important de transactions (113, pour un total de 1,6 GM $), mais les secteurs comme les TIC (79 transactions pour 2,5 G$), le commerce de détail (61 transactions pour 1,7 G$) et l’agroforesterie (52 transactions pour 1,1 M$) connaissent encore une forte croissance.