UNE NOUVELLE COLLABORATION POUR UNE VISION COMMUNE AU QUÉBEC

Le financement des entreprises québécoises repose sur un écosystème dynamique où plusieurs acteurs jouent un rôle clé. Afin d’offrir une perspective claire et intégrée sur son évolution, Réseau Capital, Anges Québec et Québec Tech s’unissent pour publier, à partir de cette année, un rapport annuel commun. Cette initiative marque une étape importante dans notre volonté d’offrir une vision d’ensemble de l’écosystème québécoises.

Dans cette édition, les trois organisations unissent leur réseau pour la diffusion de ce rapport. Nous souhaitons ainsi offrir aux plus grands nombres de lecteurs possible non seulement un portrait global du marché, mais aussi contribuer à une lecture plus cohérente et accessible des tendances qui façonnent l’écosystème entrepreneurial et la chaîne de financement du Québec.

Malgré la BAISSE des taux d’intérêt, les investissements continuent d’être affectés par l’incertitude économique et géopolitique

Bien que la baisse des taux d’intérêt puisse être bénéfique, l’environnement économique actuel demeure fragile et continue d’affecter les marchés et les activités de capital d’investissement au Canada et au Québec, tant pour le capital de risque que pour le capital de développement.

En entreprenariat technologique, le Québec représente désormais 22 % des nouvelles startups au Canada, soit l’équivalent de notre poids démographique, représentant une hausse de 4 points de pourcentage en une décennie. Toutefois, sur la décennie, nous ne captons qu’une vingtaine de startups québécoises ayant franchi le cap des 10 M$ de revenus annuels, contre plus de 150 à l’échelle canadienne. Cela signifie que le Québec ne représente à l’heure actuelle que 14 % des scaleups canadiennes.

Pour les anges investisseurs, les rondes subséquentes composent 72 % des transactions et 65 % des montants investis en 2024 par les membres d’Anges Québec. D’un point de vue géographique, Montréal demeure le principal pôle d’investissement. Le secteur des TI est le secteur privilégié par les membres représentent 54 % des transactions.

En capital de risque, avec 108 transactions et 2,0 G$ investis, le ralentissement observé en depuis le début de l’année pour le nombre de transactions se poursuit. La baisse du nombre de transactions se situe notamment aux stades d’amorçage et de post-démarrage. Malgré cette baisse du nombre de transactions, on observe une augmentation des montants investis de 35 % par rapport à 2023. L’année 2024 est caractérisée par une reprise du nombre de transactions en démarrage ainsi qu’une hausse des montants investis pour les secteurs des TIC et des sciences de la vie (SVTS), avec des hausses respectives en montants investis de 43 % et 42 % par rapport à 2023.

Le capital de développement connaît une année historique, le nombre de transactions ayant augmenté de 7 % alors que les montants investis ont grimpé de 597 % par rapport à 2023, avec 385 transactions et 19,07 G$ investis. L’année 2024 est également caractérisée par les transactions de rachat (buyout), qui connaissent elles aussi une année record. En comparaison avec les douze dernières années, 2024 se place au premier rang (1/12) en matière de rachats, tant pour le nombre de transactions que pour les montants investis.

Malgré certains éléments positifs, notamment la bonne tenue des transactions de rachat et une hausse des montants investis, il n’en demeure que l’environnement économique et géopolitique continue d’avoir un impact sur le niveau d’activité en capital d’investissement. Au-delà des aspects macroéconomiques et géopolitiques, le peu de sorties et le manque de vélocité pour la conclusion des rondes de financement en capital de risque demeurent préoccupants.  Face à la situation actuelle, particulièrement aux États-Unis, il importe que les gouvernements, tant au Québec qu’au Canada, mettent rapidement en œuvre des mesures qui viendront favoriser l’investissement et diminuer l’incertitude, notamment en annulant la hausse du taux d’inclusion des gains en capital et en déployant rapidement les sommes réservées à l’Initiative de catalyse du capital de risque (ICCR) et aux entreprises de moyenne capitalisations prévues lors du dernier Énoncé économique.

Faits saillants en capital de risque : 

• Le nombre de transactions aux stades d’amorçage et de post-démarrage en 2024 ont connu une année difficile avec des baisses pour le nombre de transactions de 52 % en amorçage et de 29 % en post-démarrage par rapport à 2023.
• Le stade de démarrage a connu une augmentation de près de 34 % pour les transactions et de 12 % pour les montants investis comparativement à 2023 avec 43 transactions totalisant 692 M$ en 2023.
• Malgré un nombre modeste de transactions, les secteurs des TIC et des sciences de la vie (SVTS) connaissent une bonne année, enregistrant à eux seuls 87 transactions totalisant 1,59 G$.
• T4-2024 au Québec est marqué par la baisse importante des rondes au stade d’amorçage avec 6 transactions totalisant 27 M$.

Faits saillants du capital de développement : 

• Québec a enregistré cette année des investissements de 19,07 G$ dans le cadre de 385 transactions. Les montants investis en 2024 atteignent leur plus haut niveau depuis 2013.
• Le Québec représente 59 % des transactions et 69 % des investissements au Canada.
• Le secteur industriel et manufacturier continue d’attirer un nombre important de transactions (131 transactions pour 968 M$), mais c’est le secteur des TIC qui arrive au premier rang des montants investis (35 transactions pour 12,83 G$).
• L’année 2024 en rachat (buyout) au Québec avec 28 transactions totalisant 4,11 G$ se place ainsi au premier rang (1/12) en matière de rachats, tant pour les pour le nombre de transactions que pour les montants investis.
• Les plus importantes transactions enregistrées en 2024 en capital de développement pouvant être divulguées sont celles de Nuvei Corp (8,87 G$), d’eStruxture (1,8 G$), Logistec Corporation (1,2 G$), Plusgrade (1 G$), et Energir (575 M$).